Dans une décision historique, la Cour internationale de justice (CIJ) a reconnu un risque sérieux de génocide et a jugé nécessaire de prendre des mesures conservatoires. Bien que la demande de l’Afrique du Sud d’imposer un cessez-le-feu n’ait pas été retenue, la ministre des Affaires étrangères sud-africaine a souligné à juste titre que les mesures immédiates, si elles venaient à être respectées, signifieraient la fin de facto des opérations militaires israéliennes. Cette décision adresse un message direct à Israël et à ses alliés les enjoignant à prendre des mesures conséquentes, notamment en imposant un embargo sur les armes.
La démarche de l’Afrique du Sud reçoit le soutien de nombreux pays. Mais, le camp occidental, y compris le Canada, refuse de l’appuyer. Le 16 janvier, le gouvernement canadien exprimait sa volonté de se conformer à la future décision de la Cour internationale de justice de l’ONU. Toutefois, après l’ordonnance du 26 janvier de la CIJ, Justin Trudeau annonce conjointement avec une dizaine de pays occidentaux la suspension du financement de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Cet office de l’ONU aide des millions de réfugiés palestiniens, notamment à Gaza. Alors que la guerre génocidaire a causé plus de 26 000 morts et des millions de déplacés et que la population de Gaza a besoin plus que jamais de l’aide indispensable de cette agence onusienne, cette décision criminelle et ce soutien inconditionnel à Israël prennent désormais la forme d’un appui à un génocide en cours.
Le MQP salue le jugement de la CIJ remettant en cause l’impunité de l’État d’Israël, avant-poste de l’impérialisme occidental au Moyen-Orient. Cette décision renforce la légitimité du mouvement de solidarité avec la Palestine, ici et ailleurs dans le monde, ouvrant la voie à une intensification des pressions sur les gouvernements respectifs impliqués.
Le MQP appelle le gouvernement du Canada à cesser tout soutien à Israël et à se conformer à la décision de la Cour internationale de justice, reconnaissant officiellement les risques sérieux de génocide auxquels fait face le peuple palestinien. De plus, le gouvernement du Québec doit revenir sur sa position dans ce dossier, cesser tout lien avec l’État d’Israël et abandonner l’ouverture d’un bureau du Québec à Tel-Aviv.
Vive la solidarité internationale ! La Palestine vivra !
Mouvement québécois pour la paix
Montréal, le 28 janvier 2024